Origines et développement
– Les roues à aubes de L’Isle-sur-la-Sorgue remontent au XIIe siècle, époque où elles servaient principalement à actionner des moulins à grains. Dès le XIIIe siècle, elles ont permis l’essor de l’industrie drapière, produisant des draps très prisés appelés « blanquets », ancêtres de nos couvertures modernes.
– Au fil des siècles, ces roues ont été utilisées pour diverses industries : papeteries, filatures de soie et laine, moulins à huile et farine, teintureries, et même scieries. Elles témoignent d’une exploitation ingénieuse de l’énergie hydraulique pour transformer la force motrice de la Sorgue en énergie mécanique.
Apogée au XIXe siècle
– Au XIXe siècle, L’Isle-sur-la-Sorgue comptait environ 70 roues à aubes réparties sur ses canaux, dont 17 sur le canal de l’Arquet. Ces infrastructures alimentaient une activité industrielle intense, faisant de la ville un centre lainier majeur du Vaucluse.
– Les roues étaient également utilisées pour des besoins non industriels, comme l’irrigation des jardins ou l’approvisionnement en eau des couvents et demeures bourgeoises. Certaines étaient équipées de godets pour puiser l’eau et la transporter vers les conduits domestiques.
Déclin et préservation
– Avec la modernisation des techniques industrielles au XXe siècle, le rôle fonctionnel des roues a progressivement décliné. Aujourd’hui, il ne reste qu’une quinzaine de roues visibles dans la ville. Leur fonction est principalement mémorielle et décorative, bien qu’elles continuent d’incarner le lien entre modernité et traditions ancestrales.
– Des initiatives récentes visent à restaurer certaines roues pour produire de l’électricité. Par exemple, la roue Milhe devrait bientôt générer 35 000 kWh par an dans le cadre d’un projet écologique porté par le collectif « Énergie des Sorgues ».
Un héritage vivant
– La dernière manufacture lainière encore en activité, Brun de Vian Tiran (fondée en 1808), perpétue ce savoir-faire artisanal en produisant des étoffes de laine. Elle a également ouvert un musée sensoriel, « La Filaventure », pour partager cette histoire avec le public.
– Les visiteurs peuvent découvrir ce patrimoine unique lors d’une balade à pied dans le centre-ville, où les roues ponctuent les canaux avec leur silhouette caractéristique. Ce circuit met en valeur le charme bucolique et historique de L’Isle-sur-la-Sorgue.
En conclusion
Les roues à aubes de L’Isle-sur-la-Sorgue sont bien plus que des vestiges du passé : elles incarnent l’ingéniosité humaine face aux ressources naturelles et témoignent d’un modèle industriel durable avant l’heure. Leur préservation est essentielle pour maintenir ce lien précieux entre patrimoine et innovation écologique.

Voici des images des dernières roues encore visibles, en cliqaunt sur la vignette vosu accéderez à la page qui lui est dédiée.


Comments

Les roues à aubes — Un commentaire

  1. N’hésitez pas à apportez vos commentaires pour enrichir les fiches de présentation des roues encore trop sommaires.

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